Fastnet 2025
Fastnet 2025 : la plus grande course à la voile de l’hémisphère Nord !
S’il est une course qu’il faut avoir courue, c’est bien le FASTNET, course mythique par excellence. Mythique car, en 2025, la vieille dame fêtait ses 100 ans; mythique car les passionnés ont en mémoire l’édition tragique de 1979 au cours de laquelle disparurent 15 marins, des dizaines de bateaux coulèrent dans des conditions dantesques. Mythique enfin car c’est la plus grande course de voiliers de l’hémisphère Nord avec, cette année, près de 450 bateaux sur la ligne de départ et une ambiance de folie à Cowes , ville de départ de cette course fantastique !
Pour mémoire, le parcours de la FASTNET ROLEX RACE nous amène à longer les côte sud de l’Angleterre longer les Scilly, remonter vers le Sud de l’Irlande, contourner le fameux rocher et phare du Fastnet pour redescendre vers Cherbourg.
Le bateau, suite à la course La Trinité-Cowes, était revenu à Cherbourg pour une quinzaine de jours. Il nous a donc fallu retraverser la Manche l’avant-veille de la course pour rejoindre l’ile de Wight et Cowes. Nous traversons en mode Course avec Mary, un autre 10.30, notre partenaire d’entrainement à la Trinité. Nous arrivons à Cowes assez tôt, ce coup-ci, pour profiter de la bière locale ! Trouver une place au port l’avant-veille d’une telle course est toujours une performance ! Nous profitons de ces 2 jours pour découvrir la ville, nous imprégner de l’ambiance course, profiter du « Fish and Chips » et de la bière locale. Evidemment, nous ne pouvions pas louper la visite du fameux Royal Yacht Squadron et ses canons.
Tout ça ne nous empêche pas de préparer le bateau, la météo et le routage .
Le jour J, les départs sont échelonnés toutes les 20 minutes à partir de midi pour permettre aux gros bateaux de partir les premiers. Nous installons le bateau sur un corps mort et assistons aux départs de toutes les séries. Quelle chance de voir autant de bateaux si différents en si peu de temps !
A 14h20, nous prenons le départ de notre série avec près de 80 bateaux et remontons le Solent dans 10 à 12 nœuds au près. Grâce à un excellent départ, nous arrivons à nous dégager assez rapidement. A l’entrée du Solent, alors que le vent monte jusqu’à 20 nœuds, nous constatons que nous sommes du mauvais côté avec une mer hâchée qui nous ralentit tandis que sous le vent nos concurrents vont plus vite; ce mauvais choix nous fait perdre le bénéfice de notre bon départ .
Le parcours nous amène ensuite à longer les côtes Sud de l’Angleterre et éviter la Presqu’ile de Portland près de Weymouth, célèbre pour sa base de vitesse à la voile. Portland Bill a la réputation d’être un vrai passage à niveau: il faut passer cette pointe avec la marée sinon cela peut s’avérer très compliqué… Et ça le sera. Il nous faudra près de 1h30 pour passer cette pointe après plusieurs tentatives infructueuses. Autant dire qu’après notre sortie difficile du Solent, moins de 5 heures après le départ, les choses s’annoncent compliquées !
Le contournement de la pointe Ouest de l’Angleterre, le passage des Iles Scilly nous conforte sur notre bonne vitesse. Le matin du 2e jour, nous dépassons Pouss’one, un autre 10.30 avec qui nous nous entrainons. Dans la remontée vers l’Irlande, le vent monte et, au près, nous réussissons bien à faire marcher le bateau et revenons dans la bataille grâce à des choix de bord judicieux que d’autres ne feront pas. Durant la nuit d’approche du Fastnet, le vent continue de monter nous obligeant à prendre un ris. C’est en toute fin de nuit que nous abordons le contournement du Fastnet que nous n’apercevons, majestueux, qu’au dernier moment, un brouillard et une bruine toute irlandaise nous accueillant.
Scénario improbable, nous allons contourner le phare en compagnie d’une dizaine de bateaux, dans un mouchoir de poche, une vraie régate, et tous ces bateaux sont nos compagnons d’entrainement ! Alors que le jour se lève, nous passons le phare mythique avec 2 autres 10.30, Mary et Ciboulette, sur qui nous sommes revenus très forts grâce à nos choix de bord et une vitesse que nous avons sans cesse travaillé ! A ce moment, nous sommes vraiment rassurés sur notre capacité à faire marcher MAD ATAO-MERCY SHIPS.
A cette heure, même si nous sommes heureux d’être à la bagarre avec les meilleurs, nous savons qu’il n’en sera pas de même sur la descente puisque celle-ci se fait en ligne droite vers Cherbourg sous spi symétrique… que nous n’avons pas…
Il nous faudra descendre avec nos spis asymétriques et faire plus de route que nos concurrents (nous ferons 40 miles de plus que nos adversaires soit près de 4 heures de différence !) . Cela ne nous empêchera pas, dans un vent forcissant, sous spi asymétrique de brise, de battre le record de vitesse du bateau (17,35 nœuds !).
L’arrivée à Cherbourg se fera au petit matin du 4e jour dans un vent complètement tombé avec une organisation et un accueil incroyable à Cherbourg.
Même si le résultat n’est pas à la hauteur de nos ambitions (nous payons très cher cette descente au portant) , nous quittons Cherbourg avec beaucoup de points positifs: notre vitesse au près, le record de vitesse du bateau, notre capacité à tenir dans une course aussi longue… et une furieuse envie de revenir en 2027 !




